Alors que les investisseurs se pressaient au portillon pour acquérir leurs parts de sociétés civiles de placement immobilier ces trois dernières années, la crise économique liée à la pandémie Covid-19 a rapidement freiné ce vif engouement. La collecte a connu une forte baisse ; toujours est-il que le premier semestre 2020 n’a pas été aussi médiocre pour les SCPI comparée à celle des autres produits d’investissement.
Quelques chiffres sur la collecte pour l’ensemble des SCPI
La collecte se chiffrait à environ 3.43 milliards d’euros au 30 juin 2020. Comparée à l’année 2019, à la même période, la baisse est de 20%. Toutefois, il s’agit d’un chiffre très satisfaisant par rapport à la collecte de 2018, atteignant presque le double de celle enregistrée au premier semestre.
Le deuxième trimestre de l’année 2020 a affiché les chiffres les plus bas depuis plus de dix ans en raison de la profondeur de l’impact de la crise. Celle-ci s’est en effet déclarée vers le mois de février, mais les répliques se sont fait ressentir plusieurs semaines plus tard en raison du confinement qui s’est étendu jusqu’en mai. Ainsi, la collecte pour ce deuxième trimestre est de seulement 900 millions d’euros environ. Les investisseurs ont préféré reporter leur décision de souscrire à ces actifs en adoptant le mode « wait and see » afin d’observer le comportement du marché. Notons que celui de la bourse a été plutôt catastrophique, avec un krach qui s’étend à l’échelle mondiale.
Le premier trimestre en revanche illustre l’appétence des investisseurs pour ce produit pierre-papier dans la mesure où la collecte enregistre un chiffre record de 2.4 milliards d’euros. Il s’agit du même volume de souscription que celui de l’année 2017, toujours à la même période.
Zoom sur les SCPI de rendement post-crise
Les SCPI de rendement sont les plus affectées en ce sens que les entreprises n’ont pas bénéficié du soutien de l’État et que certaines d’entre elles ont frôlé la faillite. Le secteur du tourisme de même que celui de l’aviation et des commerces non essentiels ont été les plus en difficulté.
Après la reprise progressive des activités à partir de mai, les investisseurs – ayant pour la majeure partie, obtenu les recommandations de leur conseiller en gestion de patrimoine – se sont plutôt tournés vers les SCPI diversifiées. Cela, bien que le rendement de certaines d’entre elles ait été lui aussi en baisse. Bon nombre d’investisseurs misent aussi sur les SCPI spécialisées telles que celles liées au domaine de la santé.
Les sociétés de gestion quant à elles ont pris certaines mesures afin de conserver leurs locataires et maintenir les baux signés. Le but est d’éviter que les lésions de la crise ne s’aggravent avec le départ de ces derniers. Ainsi, les sociétés de gestion ont accordé des reports de paiement pour les locataires dont la santé financière est le plus à craindre. Les PME les plus à risques et qui sont sous perfusion quant à elles ont bénéficié d’une annulation de leurs loyers pour les mois les plus critiques, c’est-à-dire entre février et avril.
Les grosses SCPI de rendement se sont révélées plus résistantes que celles à faible capitalisation. Quoi qu’il en soit, la stratégie de gestion face à la crise n’est pas la même pour toutes les SCPI et bon nombre d’entre elles ont réussi à tirer leur épingle du jeu, indépendamment de leur taille et de leur capitalisation.
Par ailleurs, la période de confinement et de mesures restrictives ayant gelé les collectes a permis aux sociétés de gestion de prendre le temps de cibler les prochaines acquisitions dans le but de proposer encore plus de qualité aux investisseurs.